PLAN DU COURS
L'UNITE CHIMIQUE DU VIVANT
I - Le monde minéral et le monde vivant
II - La richesse en eau du vivant
III - Les molécules du vivant
L'UNITE STRUCTURALE DU VIVANT
IV - La cellule : l'unité structurale du vivant
V - Le métabolisme : l'unité fonctionnelle du vivant
VI - L'ADN : support universel de l'information génétique
L'UNITE CHIMIQUE DU VIVANT
Une des propriétés des êtres-vivants est de fabriquer leur matière à partir des éléments disponibles dans leur milieu de vie. Le milieu de vie est constitué d'éléments d'autres êtres-vivants et du monde minéral (eau, atmosphère et roches constituant notre planète).
I- Le monde minéral et le monde vivant
A/ Rappel sur la notion de molécules et d'élément chimique
Les éléments chimiques sont au nombre de 92 dans l'univers connu. Ils sont rassemblés dans la table périodique des éléments de Dmitri Mendeliev (lien).
Cette table référence tous les éléments connus, et ceux synthétisés par l'homme (situés au bas de la table). Il en existe 118 mais seuls 92 sont d'origine naturelle.
On définit par élément chimique une catégorie d'atomes ayant en commun le même nombre de protons dans leur noyau atomique, ce nombre, noté Z, définissant le numéro atomique de l'élément. Les propriétés chimiques sont déterminées par la configuration électronique de l'atome, qui dépend directement du numéro atomique.
Parmi ces éléments, 94 se rencontrent dans le milieu naturel, et 80 éléments ont au moins un isotope stable : tous ceux de numéros atomiques inférieur ou égal à 82 excepté les éléments 43 et 61.
Ces éléments chimiques, appelés aussi atomes, peuvent se lier entre eux selon des règles d'appariement précises et forment alors des molécules.
Une molécule est une structure formée d'au moins 2 atomes liés entre eux.
Ci-contre l'exemple du platine pour comprendre comment se lit la table de Mendeliev.
Quand on parle de molécules : la molécule ci-contre est appelée le dioxyde de carbone (CO2). Il s'agit d'un atome de carbone (en gris) lié à 2 atomes d'oxygène (en rouge). Il s'agit d'une molécule simple.
Mais il existe des molécules complexes constituées de milliers voire dizaine de milliers d'atomes. Les protéines comptent parmi ces molécules. L'ADN est une autre molécule complexe.
Exemple de la structure moléculaire d'une protéine agissant en tant que facteur de croissance des nerfs (le NGF) constituée d'un grand nombre d'atomes.
Il existe un code couleur pour chaque atome :
- Oxygène (O) : rouge
- Carbone (C) : noir
- Hydrogène (H) : blanc
- Chlore (Cl) : vert
- Soufre (S) : jaune
- Azote (N) : bleu
- Fer (Fe) : gris
B/ Les constituants de la matière vivant et minérale
Étudions dans un premier temps les constituants principaux du monde minéral qui est à l'opposé du monde vivant. Les principaux minéraux constituant le monde minéral sur Terre sont :
- le quartz (présent dans le granite)
- la biotite (présente dans le granite)
- l'olivine (présente dans les basaltes et péridotites du manteau)
- le calcaire (présent dans la plupart des roches sédimentaires).
Pour l'essentiel, ces roches et leurs minéraux contiennent les éléments chimiques ci-dessous :
Ces éléments chimiques sont, dans l'ordre d'abondance dans la croûte terrestre :
- l'oxygène (O)
- la silice (Si)
- l'aluminium (Al)
- le calcium (Ca) et le fer (Fe)
- l'hydrogène (H)
- le magnésium (Mg)
- le sodium (Na)
- le potassium (K)
- le manganèse (Mn)
- le titane (Ti).
Sur la structure de l'olivine, nous observons que celle-ci est surtout constituée de 3 éléments chimiques : la silice, le magnésium et l'oxygène.
Sur la structure de la biotite, nous voyons qu'elle est aussi constituée de certains éléments : en gris-marron-vert : la silice, en violet : potassium, en rouge : oxygène, en blanc : hydrogène.
Sur ce modèle de membrane plasmique, apparaissent :
- l'hydrogène (blanc),
- le carbone (gris),
- l'oxygène (rouge),
- l'azote (en bleu),
- le phosphore (orange).
Étudions dans un second temps la composition de la matière vivante en prenant un exemple : la structure tridimensionnelle de la membrane plasmique (ci-dessous la structure d'une membrane similaire: une membrane lipidique).
Les éléments chimiques présents dans les êtres-vivants sont, dans l'ordre d'abondance :
- l'oxygène,
- le carbone,
- l'hydrogène,
- l'azote (N),
- le phosphore (P)
- le soufre (S)...
Les molécules du vivant sont donc composées de 4 principaux atomes : C, H, O, N auxquels s'associent secondairement du P et du S.
Lorsqu'on chauffe un échantillon d'être-vivant (salade, morceau de viande...) comme un morceau de pain on observe la chose suivante :
Le pain est fabriqué à partir de farine de blé, d’eau et de levures. C’est un aliment obtenu à partir d’êtres vivants.
Un morceau de pain est placé à la surface d’une plaque chauffante, on observe le résultat sur la photo ci-contre.
Il est possible de prolonger l’expérience par la combustion complète d’autres aliments. Leur
exposition à une flamme aboutit à la formation de cendres non combustibles.
L’analyse de ces cendres montre la présence de nombreux éléments minéraux (calcium, magnésium, sodium, potassium, ....) et l’absence totale de matière organique.
Les êtres-vivants sont donc formés de matière organique combustible et d'éléments minéraux non combustibles.
BILAN : la matière vivante comme la matière minérale est constituée des mêmes éléments chimiques qui sont tous disponibles sur Terre (croûte et manteau).
Mais la matière vivante se distingue de la matière minérale par sa richesse relative et certains éléments : C, H, O, N, P et S (ou CHNOPS pour le retenir plus facilement).
Ces éléments peuvent s'associer pour former des molécules d'eau (H2O) ou d'autres molécules constituant le vivant.
Le vivant possède aussi la caractéristique d'entrer en combustion quand on le chauffe (la matière organique est composée de matière carbonée).
II - La richesse en eau du vivant
Une expérience simple peut être réalisée pour mettre en évidence la quantité d'eau présente chez tous les êtres-vivants : ils suffit d'ajouter du sulfate de cuivre à différents échantillons d'êtres-vivants et de matière vivante.
Si une coloration bleue apparaît, c'est la preuve de la présence d'eau. Le témoin (où aucun être-vivant n'est placé apparaît blanc, exemple de l'huile sur la photo).
Le tableau ci-dessous donne des pourcentages d'eau dans différents exemples d'êtres-vivants (e-v):
Animaux : composition en eau | Végétaux : composition en eau |
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Nous observons que chez la plupart des e-v l'eau représente au moins 65% de la masse totale de l'individu. Les êtres-vivants sont surtout constitués d'eau. Prenons l'exemple de la salade :
La mise à l'étuve de la salade permet l'évaporation de toute l'eau qu'elle contient. On retrouve 9,5g de matière sèche en fin d'expérience : il s'agit de la matière constitutive de la salade lorsqu'on a retiré l'eau.
Calculons maintenant le pourcentage de matière sèche de cet échantillon de salade :
- au départ nous avions 120 g de salade ==> 100% de la masse totale
- à la fin nous avons 9,5g de salade ==> ? % de la masse totale.
Un produit en croix permet rapidement de connaître le résultat :
(9,5 X100)/120 = 8%. Il y a donc 8% de matière sèche dans la salade pour 92% d'eau. La salade est donc très riche en eau.
BILAN : les éléments O et H s'associent pour former la molécule d'eau : H2O. Cette molécule es toujours abondante dans les êtres-vivants. Elle est le siège de réactions biochimiques indispensables à la vie et constitue un milieu de vie (océans...) important pour de nombreuses espèces.
III - Les molécules du vivant
Dans le II, nous avons vu que les êtres-vivants sont majoritairement constitués d'eau (H2O). Il s'agit de la principale molécule présente dans un être-vivant. Mais ce n'est pas la seule.
Pour déterminer quelles sont les autres molécules présentes il existe quelques expériences simples à mettre en oeuvre et facile à comprendre.
Pour les 3 tests ci-dessous, regardez bien la manière de répondre qui est utilisée :
- j'observe que ...
- or je sais que ...
- donc je conclus que ...
C'est, à mes yeux, la meilleure manière de répondre scientifiquement sans oublier de justifier sa réponse.
Le test du papier
Le test du papier consiste à écraser un échantillon de matière organique sur un papier blanc et d'observer l'apparition d'une tâche de "gras". Ce test met en évidence la présence des lipides dans
l'échantillon.
J'observe que la noix de cajou, le saucisson sec, l'avocat et l'huile forment une tâche de gras (après séchage) et que sur le témoin je n'observe aucune tache. Or je sais que le test du papier met en évidence la présence de lipides. Donc je conclus que les échantillons ci-contre contiennent des lipides.
On pourra aussi faire une coloration au rouge Soudan III. Protocole :
Mettre la substance à tester en solution dans un tube à essai avec de l'eau distillée ou dans un verre de montre. Ajouter quelques gouttes de rouge Soudan III. Monter éventuellement entre lame et lamelle pour une observation au microscope. Le rouge Soudan III met en évidence les lipides par une coloration rouge.
Le test du Biuret
Le test du biuret consiste à ajouter de la soude et du sulfate de cuivre à un échantillon (l’expérience). Le témoin ne possède que les 2 solutions (on n’ajoute pas d’échantillon dans le tube). Ce test met en évidence la présence de protides (= protéines) dans l'échantillon par l'apparition d'une coloration violette.
J’observe qu’en présence de l’échantillon d’œuf (à droite) la solution dans le tube prend une coloration violette.
Or je sais que le test du Biuret met en évidence la présence de protéines dans un échantillon par l’apparition d’une coloration violette.
Donc je conclus que l’échantillon d’œuf contient des protéines.
Représentation tridimensionnellement d'une protéine humaine : l'hémoglobine. Pour simplifier la représentation, des feuillets et des hélices de différentes couleurs remplacent les atomes liés entre eux pour obtenir une image plus lisible.
On observe les hélices α représentées en couleur, ainsi que les quatre molécules d'hème, qui sont les groupes prosthétiques caractéristiques de cette protéine.
Test à la liqueur de Fehling
Nous testons encore l’échantillon d’œuf. L’expérience est décrite sur le schéma ci-dessous. Le test à la liqueur de Fehling consiste à faire réagir la solution avec l'échantillon de matière organique à la chaleur. Ce test met en évidence la présence de glucides dans l'échantillon par l'apparition d'un précipité rouge brique.
J’observe que dans le témoin (sans œuf) possède une couleur bleu électrique et que dans l’expérience un précipité rouge brique s’est formé.
Or je sais qu’en présence de sucres réducteurs la liqueur de Fehling chauffée réagit pour former un précipité rouge brique.
Je conclus que l’œuf contient des glucides (sucres
réducteurs).
Test au vert de méthyle et à la pyronine
Le vert de méthyle et la pyronine sont des colorants qui se fixent sur les acides nucléiques (comme l'ADN ou l'ARN). Le test au vert de méthyle colore l'ADN en vert. Le test à la pyronine colore l'ADN en rouge.
Dans le noyau, la chromatine est colorée par le vert de méthyle alors que les nucléoles sont fortement colorés par la pyronine.
Hors programme de seconde : la chromatine correspond aux chromosomes interphasiques dont l'un des constituants est l'ADN. Au niveau des nucléoles se trouvent rassemblées de nombreuses molécules d'ARN. Il s'agit de molécules d'ARNr qui sont synthétisées et assemblées en sous-unités ribosomiques au niveau des nucléoles.
La coloration de Feulgen
Ce test permet la mise en évidence de l'ADN et son observation au microscope.
On observe des noyaux en interphase (la chromatine est colorée mais pas les nucléoles) et des figures de division dans lesquelles les chromosomes sont bien individualisés (métaphase).
Pour une meilleure visibilité, la coupe a été colorée par un colorant non spécifique : le vert lumière.
L'ADN sera étudié en détails dans le cours suivant.
BILAN : les atomes constituant le vivant servent d'éléments chimiques de base pour la formation de molécules, plus ou moins complexes. Certaines expériences mettent ces molécules en évidence. On en dénombre 4 familles : les lipides (test du papier), les glucides (test de Fehling), les protides (test du biuret) et les acides nucléiques, exemple l'ADN, (test à la pyronine).
Les êtres vivants présentent tous les mêmes éléments chimiques majeurs et les même types de molécules organiques et sont riche en eau : cette unité chimique est un indice de la parenté des êtres vivants.
Nous venons de décrire les principales molécules constitutives du vivant. Tous les êtres vivants sont constitués de cellules, plus petites unités possédant toutes les fonctions caractéristiques du vivant (capacités d’échanger matière et énergie avec le milieu, de synthétiser des substances organiques et de se reproduire).
IV - La cellule : l'unité structurale du vivant
Dès la fin du XIIIème siècle, des verres grossissants ont été utilisés pour la correction de la vision. On savait donc à cette époque tailler et polir des lentilles, ce qui permis l’invention du télescope puis du microscope.
L’utilisation du microscope simple (constitué d’une seule lentille de verre à la manière d’une simple loupe) en histoire naturelle date du XIVème siècle.
L’invention du microscope composé (formé de deux groupes de lentilles) remonte quant à elle à la fin du XVIème siècle mais la paternité de cette invention est controversée.
Elle est généralement attribuée aux opticiens hollandais Jansen père et fils. Ils auraient construits en 1590 le premier microscope composé de deux lentilles convexes (l’une servant d’objectif grossissant, l’autre d’oculaire).
A la même époque, en 1609, Galilée a construit un occhiolino, microscope composé d'une lentille convexe et d'une autre concave.
La théorie cellulaire débute avec l'étude de coupes d'écorce d'arbre effectuée par Robert Hooke ne 1665. Celui-ci décrit des petites unités qu'il nomme cellula (en latin = petite chambre) en référence aux petites chambres occupée par les moines dans les monastères appelées "cellules"
.
Mais ce sont les botanistes J.Schleiden et T.Schwann qui prouvent que tous les êtres-vivants sont constitués de cellule (et au minimum d'une cellule) !
Lorsqu'on observe une cellule animale au microscope et par cryoscopie (utilisation de lames très fines pour couper des cellules congelées et permettre une meilleure observation) on observe la chose suivante :
Légendes de la cellule animale :
1 Nucléole
2 Noyau
3 Ribosome
4 Vésicule
5 Réticulum endoplasmique rugueux (granuleux) (REG)
6 Appareil de Golgi
7 Cytosquelette
8 Réticulum endoplasmique lisse
9 Mitochondries
10 Vacuole
11 Cytosol
12 Lysosome
13 Centrosome
14 Membrane plasmique
L'observation d'une cellule végétale au microscope ainsi que l'étude de lames minces permet de différencier une organisation similaire à la cellule animale :
Chez les cellules végétales la différence majeure avec les cellules animales se trouve au niveau de la présence de chloroplastes. L'étude microscopique d'une cellule de feuille de géranium les met aisément en évidence. Il s'agit d'organites cellulaires lieu d'une réaction chimique particulière: la photosynthèse.
Enfin le dernier type cellulaire correspond à la cellule procaryote. Il s'agit essentiellement des cellules apparentées aux bactéries. Ces cellules sont plus simples, et ne possèdent pas (à part quelques exceptions) d'organites intra-cytoplasmiques.
L'étude microscopique des êtres-vivants montre qu'il existe en réalité 2 types de cellules :
- les cellules dont le cytoplasme contient des compartiments appelés les organites;
- les cellules dont le cytoplasme ne possède pas de compartiment (pas d'organite).
Ces cellules se nomment :
- les cellules eucaryotes si elles possèdent des compartiments (ex: noyau, mitochondries, chloroplaste...). Les cellules des animaux, des champignons et des végétaux sont des cellules eucaryotes.
- les cellules procaryotes si elles n'en possèdent pas. Les cellules des bactéries sont procaryotes.
BILAN:
L'organisation d'un être-vivant pluricellulaire est la suivante:
- des organes spécialisés observables à l’œil nu (eux-mêmes constitués de tissus comme le tissu musculaire),
- des cellules constituant ces organes observables au microscope optiques et mesurant quelques dizaines de micromètres,
- des organites constituant des compartiments (ex: noyau ou mitochondrie) bien limités à l'intérieur du cytoplasme des cellules eucaryotes et mesurant quelques micromètres,
- des molécules constituant ces organites de quelques nanomètres.
V - Le métabolisme: unité fonctionnelle du vivant
Pour étudier le métabolisme cellulaire nous allons nous intéresser aux levures. Ce sont des organismes unicellulaires eucaryotes qui se reproduisent facilement par bourgeonnement (voir photo ci-dessous) dès que les conditions du milieu sont favorables.
Le métabolisme des levures s'étudie facilement.
A l'aide d'un dispositif ExAO (Expérience Assistée par Ordinateur) on mesure les concentrations en dioxygène, en dioxyde de carbone et en glucose dans différents milieux de culture.
Protocole expérimental:
- MILIEU A : eau + sels minéraux et levures sauvages.
- MILIEU B : eau + sels minéraux, glucose et levures sauvages
- MILIEU C : eau + sels minéraux, glucose et levures mutantes "rho" (les mitochondries de ces mutantes sont anormales).
Le CO2 est mesuré. Les résultats sont mesurés dans le graphique ci-dessous pour différentes températures.
Explications du protocole: on utilise deux souches génétiquement différentes, l’une est capable d’utiliser le saccharose en présence de dioxygène et pas l’autre. On les appelle souche « Rho+» (souche sauvage) et souche «Rho-» (souche mutante). A l’aide d’un dispositif EXAO, on mesure la concentration de CO2 dégagé dans les 3 milieux de culture.
Analyse des résultats:
on constate que le volume de CO2 dégagé au bout de 30 min est plus important à 40 et 75°C qu'à 35°C. Il est quasiment nul à 20°C.
On sait que les levures dégagent du CO2 grâce à la respiration. La température influence donc le volume de CO2 produit par les levures, celles-ci respirent plus ou moins en fonction de la température. La température influence donc le métabolismes des levures.
Conclusion partielle: l'environnement (température, sucre) influence le fonctionnement des levures en modifiant l'intensité de leur respiration.
Ci-dessous vous observez les résultats de la consommation de O2 pour les mêmes milieux:
Analyse des résultats :
- Milieu A : j'observe que sans glucose, la concentration de dioxygène est quasiment stable. Je conclus que les levures ont besoin de glucose pour respirer (donc pour consommer du O2).
- Milieu B : j'observe une diminution importante de la concentration en O2 dans l'enceinte en présence de la souche sauvage de levure. Je conclus que les levures sauvages consomment du O2 en présence de glucose, donc elles respirent !
- Milieu C : j'observe une concentration presque stable de la concentration en O2. Je conclus que les levures mutantes rho- ne respirent pas, donc elles ne consomment pas le O2.
Conclusion générale: je conclus que les levures ont besoin de glucose pour respirer le dioxygène. La réaction de respiration (qui fait partie du métabolisme de ces animaux) est donc une réaction de consommation de dioxygène et de glucose dont le produit est la création d'énergie. Cette réaction a lieu dans les mitochondrie puisque la souche sauvage (qui possède des mitochondries normales) respire normalement contrairement à la souche mutante rho qui possède des mitochondries anormales. En voici l'équation-bilan:
RESPIRATION :
glucose + dioxygène ==> énergie + déchets (CO2 libéré + chaleur perdue)
BILAN: le métabolisme cellulaire correspond à toutes les réactions chimiques (ex: la respiration mitochondriale) qui permettent aux cellules de créer leur énergie et de produire de nouvelles molécules en dégradant la matière et/ou en la transformant. Ces réactions ont lieu dans les organites (ex: mitochondries pour la respiration, chloroplastes pour la photosynthèse...) ou dans le cytoplasme (ex: création des protéines).
Le métabolisme cellulaire permet aux cellules de grandir ou de se multiplier.
Ci-dessous, un autre schéma pour comprendre le métabolisme cellulaire.
Une autre manière de réviser :
VI - L'ADN : support universel de l'information génétique
Rappels: en troisième, vous avez vu que certains caractères étaient héréditaires, c'est à dire transmis par les gènes. Vous avez montré que les gènes étaient dans le noyau, dans l'ADN des chromosomes. Vous avez enfin montré que nous avions des caractères héréditaires très différents d'un individu à l'autre.
Le transfert de gène d'un animal à un autre a été réalisé avec succès pour la première fois en 1982 R.D. Palmiter et ses collègues obtenaient des souris transgéniques exprimant très intensément le gène d'hormone de croissance de rat, jusqu'au point de devenir géantes : un transgène (gène d'une espèce transféré chez une autre espèce) pouvait très bien fonctionner chez son hôte et modifier très significativement sa physiologie ou ses caractéristiques. L'embryon (plutôt cellule-œuf) est un passage obligé à un moment ou à un autre si l'expérimentateur souhaite obtenir une lignée d'animaux transgéniques (appelés aussi OGM).
Étude d'un cas de transgenèse :
Lorsqu'une méduse (Aequorea victoria) normalement incolore est éclairée par une lumière ultraviolette (UV), elle émet une couleur verte fluorescente (voir photo ci-dessous). Cette
particularité est liée à l'existence d'une protéine appelée GFP pour « Green Fluorescent Protein » dans les cellules de l'animal. Cette protéine est produite dans les cellules de la méduse à
partir d'un gène appelé aussi gène GFP (n'oubliez pas qu'un gène produit une protéine).
Le document ci-dessous schématise quelques-unes des étapes permettant d'insérer le gène GFP, prélevé chez un organisme donneur (la méduse), dans les cellules d'un autre organisme (ici une souris). Cette technique de transfert de gènes s'appelle la transgenèse. Les individus ayant reçu le gène sont des OGM ou Organismes Génétiquement Modifiés.
Pour obtenir un OGM il faut (ETAPES de la TRANSGENESE) :
- isoler le gène d'intérêt (ici le gène de la protéine GFP qui rend fluorescent sous lumière UV),
- transférer ce gène dans une cellule-oeuf,
- le gène d'intérêt sera (par chance) inséré automatiquement dans l'ADN de la cellule-oeuf,
- initier le développement embryonnaire de la cellule-oeuf receveuse du gène jusqu'à donner un nouvel individu (ici une souris fluorescente).
Ces expériences démontrent que :
- un gène permet la production d'une protéine particulière à l'origine d'un caractère particulier comme suit:
Gène GFP ---> protéine GFP---> caractère
"fluorescence"
- un même gène est utilisable par des individus d'espèces ou de groupes très différents: l'ADN est donc un langage universel.
- les gènes sont « contenus » dans la molécule d'ADN:
Mais sous quelle forme se trouve l'information dans l'ADN ?
Nous allons donc étudier la molécule d'ADN.
L'ADN a, dès les années 40, été pressentie comme étant susceptible de porter l'information héréditaire. James Watson et Francis Crick ont été les premiers (en "piquant" une partie des
travaux de Rosalind Franklin) à comprendre la structure tridimensionnelle de l'ADN en étudiant des clichés de cette molécule prises aux rayons X (pour y
arriver on a créé un cristal d'ADN, plus stable, que l'on a passé aux rayons X pour en faire ressortir la structure sous la forme d'une impression sur papier photographique, voir photo
ci-dessous).
Il s'agit d'une macromolécule (= très grosse molécule) formée de 2 brins d'ADN enroulés (on dit aussi qu'elle possède une forme de double hélice anti-parallèle).
On a donc une molécule faite de 2 parties qui s'imbriquent sans se toucher. Ces parties sont reliées par des liaisons chimiques.
Le schéma ci-dessous détaille l'organisation simplifiée de l'ADN.
Chaque brin d'ADN est constitué d'un assemblage d'unités élémentaires appelés nucléotides. Un nucléotide est formé par l'association de trois types de molécules différentes :
• un sucre
• un phosphate,
• une base azotée: A, T, C ou G.
Sur ce schéma (et le suivant) on remarque que les bases azotées sont toujours en couple:
- l'Adénine toujours avec la Thymine (A avec T)
- la Cytosine toujours avec la Guanine (C avec G)
On dit que les 2 brins d'ADN sont complémentaires.
Si on déroule la molécule d'ADN on obtient une forme d'échelle constitués de nucléotides (= 3 molécules associées), on répète pour bien retenir:
- le phosphate (P)
- le sucre
- la base azotée.
Le message codé dans l'ADN va dépendre de l'ordre d’enchaînement des nucléotides.
Par exemple si on enchaîne TATTG le message sera différent de TTGGC. L'ADN est donc une molécule informative qui contient des milliers d'informations qui correspondent à des milliers de gènes.
Chaque espèce partage les même gènes (= génome) mais nous possédons chacun des versions différentes de ces gènes (qu'on appelle les allèles) ce qui explique que nous soyons tous différents.
Par exemple la photo suivante présente 2 mouches. Celle du haut est mutante (elle possède des yeux blancs au lieu d'être rouges). Celle du bas est normale (yeux rouges).
Quand on étudie leur ADN et plus précisément l’enchaînement des nucléotides on remarque la chose suivante: le gène "couleur des yeux" est quasiment identique chez les 2 mouches. La seule différence se situe au niveau d'un seul nucléotide qui est différent: le C chez la sauvage est transformé en T chez la mutante sur un brin (voir ci-dessous).
On a donc ici 2 versions différentes du gène "couleur des yeux", soit 2 allèles. A gauche l'allèle 1 qui donnera des yeux de couleur rouge. A droite l'allèle 2 qui donnera des yeux de couleur blanche. Dans l'allèle 2, la mutation (c'est-à-dire la modification de l’enchaînement des nucléotides du gène) entraîne l'apparition d'un nouveau caractère : une nouvelle couleur des yeux.
C'est la preuve que l'ADN est aussi une molécule dont l'information peut varier.
BILAN: l'ADN est présent dans le noyau de toutes nos cellules. Les chromosomes sont tous constitués d'une molécule d'ADN. Un chromosome contient des gènes et chaque gène est constitué d'un fragment d'ADN.
Chaque gène est constitué de 2 brins d'ADN enroulés en forme de double hélice.
L'ADN est composée de 4 nucléotides: Adénine, Thymine; Cytosine et Guanine dont l'enchaînement constitue l'information génétique.
Si des nucléotides sont modifiés (lors de mutations), de nouveaux caractères peuvent apparaître: l'ADN est donc une molécule informative variable.
Pour réviser très vite ces notions :
Pour vous entraîner: un QCM sur le cours (des questions de ce QCM tomberont le jour du devoir: lien.
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Sacha (jeudi, 17 novembre 2016 17:19)
Bonjour j'ai une mouche dans l'ambre et j'aimerai savoir si elle est mutante car elle a les yeux blancs. et j'aimerai vous envoyer une photo mais je ne sais pas faire
M.CLERC (jeudi, 17 novembre 2016 20:30)
Bonjour Sacha. SI tu as un smartphone tu peux prendre la mouche en phot et l'envoyer en utilisant l’icône "Partager". Puis en choisissant "envoyer par mail".
Bon courage.
M.CLerc.
Guillaume (jeudi, 14 novembre 2024 12:28)
ce cours est a la fois intéressant, construit et bien expliqué!